Séminaire du 20 octobre 2022

Séance 5 :
Ressources naturelles et patrimoine commun

20 octobre 2022
14h – 16h
Petit amphi – Bâtiment Pascal
Bâtiment 530 rue André Rivière – Orsay
Accès

En présentiel et en visioconférence
Contact et Inscriptions : centre.dalembert@universite-paris-saclay.fr

Interventants :

Isabelle Rouget
Paléontologue, Professeure au Muséum national d’Histoire naturelle, UMR CR2P

Le patrimoine géologique : la face cachée du patrimoine naturel.

La notion de patrimoine géologique est relativement récente et sa prise en compte dans les politiques publiques a beaucoup évolué depuis une quarantaine d’années. Plus de quarante Réserves Naturelles ont été créées sur le fondement du patrimoine géologique depuis 1980 et la France compte aujourd’hui 7 Géoparcs Unesco. L’inventaire national du patrimoine géologique est également instauré par la loi dite de « démocratie et proximité » depuis 2002, et plus de 600 personnes sur tout le territoire contribuent à sa réalisation. Pourtant les acteurs et les structures participant à la connaissance, la valorisation et la protection du patrimoine géologique ainsi que les enjeux sociétaux liés à cette composante abiotique de la nature restent moins bien connus et reconnus que ceux associés à la composante vivante : la biodiversité. L’objectif de cette présentation sera de faire découvrir ces différents aspects et d’aborder la question du patrimoine géologique en tant que ressource territoriale matérielle, économique et culturelle.

Isabelle Rouget est professeure au Muséum national d’Histoire naturelle et paléontologue au Centre de recherche en paléontologie de Paris. Elle coordonne la cellule recherche/expertise « Patrimoine géologique » du MNHN (URA Patrinat, UMR C2RP) qui porte la responsabilité scientifique de l’inventaire national du patrimoine géologique (INPG). Elle est membre de la commission régionale du patrimoine géologique d’Ile-de-France (CRPG) et du conseil scientifique régional du patrimoine naturel (CSRPN).


Bruno Romagny
Économiste, Directeur de recherche à l’Institut de Recherche pour le Développement, UMR LPED.

Territoires de vie aux limites ». L’eau des méditerranéens : enjeux actuels, patrimoine et communs.

A partir d’une brève présentation économique des notions  de « communs » et de « patrimoine », cette intervention s’intéressera aux enjeux actuels de l’eau des méditerranéens. Certaines pratiques dans le domaine de la gestion concertée des ressources sont emblématiques des territoires d’arrière-pays de la Méditerranée, où la rapidité du changement climatique est supérieure aux tendances mondiales. Ces formes collectives d’appropriation ont occupé par le passé et encore aujourd’hui une place importante : de nombreuses communautés humaines les ont utilisées pour gérer durablement l’accès à des ressources renouvelables aussi diverses que des systèmes d’irrigation, des forêts, des pâturages et des territoires de parcours, la flore ou la faune sauvages. Ces « territoires de vie » de la Méditerranée sont plus que jamais confrontés à des défis majeurs dans un contexte de mondialisation des échanges, de changement global et de fortes transformations socio-économiques, politiques, démographiques et culturelles. Autant de défis plus ou moins bien appréhendés au sein de ces territoires, pouvant conduire à des formes de déclin, de résistance ou de renouveau des « communs » selon les situations.

Bruno Romagny est économiste, directeur de recherche (HDR) à l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et membre du Laboratoire Population – Environnement – Développement (LPED, UMR 151 IRD – AMU) à Marseille. Il  a codirigé (2016-2021) le Laboratoire Mixte International (LMI) MediTer « Terroirs méditerranéens », implanté au Maroc (Rabat & Marrakech) et en Tunisie. Entre 2011 et 2014, il a exercé les fonctions de chargé de mission scientifique auprès du directeur du Département « Sociétés » au siège de l’IRD, en charge notamment de la Méditerranée. Les problématiques de gouvernance des ressources renouvelables, selon leurs divers modes d’appropriation, ainsi que les difficultés que soulève leur gestion concertée à différentes échelles, en lien étroit avec les politiques publiques, constituent le cœur de ses réflexions à l’IRD. Ses recherches l’ont conduit à travailler d’abord en Côte d’Ivoire (1997-2000) sur la filière des pêches maritimes, puis en Tunisie (2002-2006) sur l’eau et la désertification, et depuis 2003 sur diverses thématiques au Maroc : systèmes coutumiers de gestion des ressources, filières et dispositifs de valorisation des spécificités locales (produits de terroir, etc.), rôle des femmes rurales, émergence de l’agroécologie…, dans le cadre de plusieurs expertises et programmes de recherche pluridisciplinaires réalisés en partenariat.


Organisateur :
Julien Gargani, directeur du Centre d’Alembert

Contact : centre.dalembert@universite-paris-saclay.fr