Séminaire 22 mars 2022

Séance 1 :
Les ressources génétiques végétales entre communs et volonté d’appropriation : comment garantir un accès juste et équitable ? 

22 mars 2022
10h – 12h
Grand amphi, Institut Pascal, 530, rue André Rivière, Orsay

En présentiel et en visioconférence

Contact : centre.dalembert@universite-paris-saclay.fr

Intervenants :

Frédéric Thomas
Chargé de recherche IRD, Histoire des sciences, Histoire environnementale. UMR Savoirs Environnement Sociétés (IRD, CIRAD, Université Paul-Valéry Montpellier)

La crise du libre accès aux ressources génétiques végétales et l’approche par la théorie des commons

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En circonscrivant ce qui est appropriable de ce qui ne l’est pas, les régimes de propriété intellectuelle définissent en filigrane ce qui doit rester en libre accès. Dans les domaines de la génétique et de l’amélioration des plantes, l’Union pour la protection des obtentions variétales (l’UPOV, 1961) avait ainsi réussi à laisser les ressources génétiques contenues dans une innovation végétale en libre accès. Le recours de plus en plus important à la protection des innovations végétales par brevets, d’abord avec les OGM, puis avec les plantes mutées et enfin de plus en plus avec la génomique et les techniques de genome editing a sérieusement bousculé cet équilibre entre appropriation de l’innovation et maintien des ressources génétiques en libre accès. Il en a résulté ce qu’il convient d’appeler une crise du libre accès à laquelle les grandes conventions internationales sur les ressources génétiques comme le protocole de Nagoya et le traité de la FAO sur les plantes cultivées ne répondent que très partiellement. Dans ce contexte, penser les ressources génétiques comme des common pool resources et les instituer comme des commons (au sens d’Elinor Ostrom) apparaît à un nombre croissant d’acteurs comme une option à privilégier. A partir de leurs différentes expériences, plus ou moins accomplies, nous examinerons les difficultés à la fois théoriques et pratiques auxquelles s’expose une telle perspective.

Amandine Cornille 
Chargée de recherche CNRS, Laboratoire Génétique quantitative et évolution – Le Moulon
Institut Diversité Ecologie et Evolution du Vivant (IDEEV). CNRS/ INRAE/ AgroSup/ Université Paris-Saclay

Comprendre l’effet du changement climatique sur les arbres fruitiers cultivés, et vers une conservation de leurs apparentés sauvages : quels opportunités et défis implique le protocole de Nagoya dans le cadre de la recherche fondamentale et appliquée ?

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Le changement climatique constitue une menace importante sur la biodiversité. Le changement climatique affecte déjà les systèmes agricoles et menace la sécurité alimentaire en réduisant la productivité des cultures et en augmentant l’incertitude des récoltes. Mobiliser la diversité des espèces cultivées et celles de leurs parents sauvages, est devenu un enjeu majeur des programmes de recherche actuels, ainsi que l’utilisation, l’accès et la valorisation des ressources génétiques associées. Le Protocole de Nagoya vise un partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation de ces ressources génétiques. A travers la présentation des recherches menées dans son équipe sur l’impact du changement climatique sur les arbres fruitiers, Amandine Cornille, chargée de recherche CNRS et cheffe de l’équipe ECLECTIC (Écologie et génomique des interactions multi-espèces), vous exposera les opportunités et les défis qu’implique le protocole NAGOYA dans la recherche fondamentale et appliquée.

Understanding the impact of global changes on fruit trees, and towards the sustainable conservation of their wild relatives: challenge and opportunities of the Nagoya protocol

Global change poses a significant threat to biodiversity. Global change (e.g., climate change and parasite outbreak) is already affecting agrosystems and threatening food security by reducing crop productivity and increasing harvest uncertainty. Mobilizing crop diversity, and those of their wild relatives, is an efficient way to mitigate the impact of global change. In the ECLECTIC group, we use combinations of various approaches (laboratory experiments, field work, modeling, molecular biology, population genetics and genomics) for contributing to our understanding of how fruit trees, and their associated symbionts (parasites, mutualists), evolve and adapt to their environment, together with the applied consequences of the findings. I will present the opportunities and challenges that imply the NAGOYA protocol through the presentation of the research led by the team on the apple tree. 

Questions du public aux intervenants :

Organisateurs :
Annick Jacq, DR2 CNRS émérite, EST, Faculté des Sciences d’Orsay
Pierre Nicolas, chercheur MaIAGE, INRAE
avec le soutien de la MSH Paris-Saclay

Contact : centre.dalembert@universite-paris-saclay.fr