Séminaire 13 avril 2018

Séance 6 :
LA COUVERTURE DES RISQUES MAJEURS
Vendredi 13 avril 2018
de 10h30 à 12h30

 

Faculté Jean Monnet  – Sceaux
Bâtiment G, Salle Georges Vedel (1er étage)
Plan d’accès
Comment venir à la Faculté Jean Monnet ?

Entrée libre

 

Organisatrices :
Véronique Magnier, Co-Directrice de l’IDEP et Annick Jacq, Directrice du Centre d’Alembert
Direction scientifique :
Marc-Olivier Barbaud, Co-Directeur de l’IDEP (Institut – Droit – Ethique – Patrimoine)

 

Intervenants  :
Céline Béguin-Faynel
Maître de conférences en droit privé à l’université du Mans, Thémis-UM (EA-4333), membre de l’Institut du Risque et de l’Assurance (IRA).

« L’assurance et la prévention des risques naturels et technologiques »


Les risques liés aux phénomènes climatiques et à l’industrialisation sont devenus des enjeux majeurs. Leur impact financier important et leur fréquence ont conduit à développer la prise en charge de leurs conséquences par des contrats d’assurance. L’État utilise la technique de l’assurance obligatoire pour favoriser leur couverture. Il promeut également une politique d’anticipation des risques tendant à généraliser les mesures de prévention. En ce sens, il existe un plan de prévention des risques naturels ainsi qu’un Fonds de Prévention des Risques Naturels Majeurs (FPRNM) permettant de financer des actions de prévention. La solidarité nationale se manifeste également en cas de catastrophes technologiques par leur prise en charge par le Fonds de Garantie de l’Assurance Obligatoire de dommages (FGAO) en cas d’absence de couverture assurantielle.

 

Benoit LIOT
Retrocession Senior Account Manager chez SCOR.

Sandrine Spaeter-Loehrer 
Professeur d’économie à l’université de Strasbourg, Bureau d’Economie Théorique et Appliquée (BETA)  – UMR 7522 CNRS

« Les marchés financiers et la couverture des risques majeurs »

Le risque de catastrophes naturelles provoque des coûts substantiels et croissants. Un rapport publié en 2010 par la Banque mondiale et les Nations unies (Risques naturels, catastrophes non naturelles : aspects économiques d’une prévention efficace) avance que les catastrophes ont provoqué plus de 3,3 millions de morts et 2 300 milliards de dollars de dégâts (en dollars 2008) entre 1970 et 2010. 2016 a été particulièrement impacté par les événements climatiques et 2017 l’a été plus encore. A cela nous pouvons également rajouter les catastrophes industrielles qui, de par leur ampleur, et le nombre de personnes qu’elles peuvent impacter, ont des points communs avec les catastrophes dites naturelles.

Le dérèglement climatique impose dès lors de renforcer la prévention, la protection, mais aussi la couverture des risques majeurs. Un des traits essentiels tient à la capacité du marché de l’assurance face au potentiel de dommages à assurer. Pour améliorer leur solvabilité les assureurs vont eux-mêmes chercher à se couvrir. La relation assureur-réassureur reste la solution naturelle pour rétrocéder une partie des risques majeurs. Toutefois, la nature même de ces risques exacerbe les coûts transactionnels et a nécessité le développement de stratégies alternatives et complémentaires, stratégies mobilisées aujourd’hui par certaines institutions et entreprises non financières pour couvrir directement leurs risques.

Outre la réassurance en guise d’introduction, la titrisation des risques majeurs sera abordée. En permettant à un porteur de risques de faire des gains sur les marchés financiers au moment où il fait des pertes sur le marché réel, la titrisation libère ainsi des liquidités qui pourront être mobilisées pour l’indemnisation et la reconstruction. Elle contribue ainsi à élargir et à diversifier les méthodes de couverture.

Sans entrer dans la technique, nous illustrerons notamment l’utilisation des obligations et des options sur catastrophe naturelle.