Séminaire du 10 décembre 2015

PROGRÈS ET LIMITES DE L’IMAGERIE CÉRÉBRALE : CE QU’ON VOIT ET CE QU’ON CROIT VOIR.
Intervenants :  Cyril POUPON et Jean-Yves BAUDOUIN

Cyril POUPON, Responsable de l’Unité d’IRM et de Spectroscopie, Centre NeuroSpin, Institut d’Imagerie Bio-Médicale, Direction des Sciences du Vivant, CEA

La révolution des très hauts champs magnétiques et puissants gradients en IRM : voir le cerveau à l’échelle mésoscopique

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L’imagerie par résonance magnétique (IRM) est devenue un outil incontournable pour les neurosciences cliniques et cognitives. L’IRM permet non seulement d’accéder à l’organisation anatomique du cerveau humain, mais elle permet également d’en sonder le fonctionnement et d’en comprendre le métabolisme. De nouvelles révolutions technologiques sont en cours, reposant notamment sur l’utilisation de très hauts champs magnétiques pour améliorer sensiblement la résolution des images (résolutions spatiale, temporelle, et spectrale) afin d’atteindre la résolution mésoscopique d’une centaine de micromètres qui permettra d’étudier le cerveau humain à l’échelle des colonnes corticales, permettant ainsi d’en comprendre finement l’organisation anatomo-fonctionnelle. Et tout ceci en visant un double objectif : mieux comprendre le cerveau sain pour mieux diagnostiquer le cerveau pathologique.
Diaporama de Cyril Poupon

Questions du public

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(Jean-Yves Baudouin, initialement prévu lors de cette séance, n’a finalement pas pu y participer.)

Jean-Yves BAUDOUIN, Maître de Conférences HDR en Psychologie cognitive, IUF junior 2008, Équipe « Éthologie Développementale et Psychologie Cognitive », CSGA, UMR 6265 CNRS – UMR 1324 INRA – Université de Bourgogne-Franche-Comté

Imagerie cérébrale : perspectives, promesses et limites
Les progrès techniques de l’imagerie cérébrale permettent une avancée considérable dans la possibilité que nous avons de comprendre ce qu’il se passe « entre nos deux oreilles ». Ils permettent enfin de pénétrer l’intérieur de la boîte noire des behavioristes, et aident les cognitivistes à donner corps aux processus cognitifs qu’ils abordaient de manière indirecte auparavant. Les perspectives ouvertes par ces techniques en font donc un outil fondamental de la recherche dans ce domaine. Il ne faut cependant pas surestimer la portée de ces avancées en donnant à l’imagerie cérébrale un pouvoir qu’elle n’a pas. D’abord, voir le cerveau en activité ne suffit pas à comprendre son fonctionnement, sans modèle explicatif de ce fonctionnement. Le choix du modèle explicatif le plus approprié est donc un prérequis fondamental à l’explication de notre activité mentale. Ensuite, il serait fallacieux de considérer l’activité cérébrale comme source ou cause de notre activité mentale. L’activité cérébrale s’inscrit dans une chaine d’événements qui vont donner un sens à notre activité mentale. En ce sens, elle n’en est que le marqueur à un instant donné. Nous présenterons et discuterons ces différents points à la lumière d’évidences empiriques pour certaines récentes, d’autres déjà anciennes.