Séminaire du 29 janvier 2014

LA SCIENCE COMME COMMUNAUTÉ DE PAIRS ET L’ENJEU CONTEMPORAIN DE LA RECHERCHE CONTRIBUTIVE
Intervenants  : Bernard STIEGLER et Matthieu CISEL

Bernard STIEGLER est professeur de philosophie à l’université de technologie de Compiègne et à l’université de Londres (Goldsmiths college). Il dirige l’Institut de recherche et d’innovation où il anime le réseau international digital-studies.org et préside l’association Ars Industrialis (arsindustrialis.org). Il a également créé l’école de philosophie pharmakon.fr.

La science comme communauté de pairs et l’enjeu contemporain de la recherche contributive.

Diaporama de B.Stiegler
Résumé :
On parle beaucoup en ce moment des MOOCs et autres POOCs, SPOCs ou TOOCs (quelques commentaires seront donnés sur ces acronymes). Des manifestes pour, contre et en vue de quoi circulent. Mais la question fondamentale est de savoir pourquoi, comment et avec quels bénéfices la pratique scientifique comme l’enseignement scientifique (au sens large : sciences de l’homme et de la société comprises) sont transformés ou devraient l’être par les nouvelles parités que cette technologie a de toute évidence installées.
Le premier praticien connu d’une communauté peer to peer, c’est Thalès, et ce qui rend possible la fonction critique sans laquelle il n’y a aucune science, c’est l’écriture alphabétique en tant qu’elle constitue des régimes de parité – dont la citoyenneté.
Je proposerai dans cette conférence d’analyser les conditions dans lesquelles, à partir de ces constats, il est possible de concevoir et de pratiquer un nouvel âge de la recherche scientifique, que j’appelle une recherche contributive, et qui est liée à une économie, une politique et une société contributives. Je montrerai aussi que l’approche dominante actuelle qui ne pense en rien le rapport entre recherche et enseignement conduit à de très graves désillusions.

avec la participation de :
Matthieu CISEL, doctorant en sciences de l’éducation, sur les MOOC.

Des MOOC à la MOOR: le renouveau de l’économie du savoir

Diaporama de M.Cisel
Résumé :
L’essor des Massive Open Online Courses (MOOC) et de la Massive Open Online Research (MOOR) questionne chaque jour davantage la pertinence du modèle de transmission des connaissances actuellement en vigueur. L’omniprésence de l’information qui accompagne l’émergence des technologies numériques impose de repenser de fond en comble l’économie du savoir. Le mouvement a déjà touché un certain nombre de secteurs, de la presse écrite à l’industrie de la musique, et atteint désormais le milieu académique. Comment la multiplication de cours en ligne gratuits fait-elle évoluer le rôle de l’enseignant et celui de l’université ? Comment repenser la mutualisation des savoirs au prisme d’Internet ? Comment l’enseignement supérieur peut-il s’adapter à la nouvelle donne technologique ? Autant de questions auxquelles nous tenterons d’apporter des éléments de réponse.

Questions à Bernard STIEGLER et Matthieu CISEL