Séminaire du 15 janvier 2014

LA PHYSIQUE : DES BIENS COMMUNS ?
Intervenants : Roger FERLET et Nicolas FELTIN

Roger FERLET, Directeur de recherche émérite, CNRS, Institut d’Astrophysique de Paris
Ancien président de la Société Astronomique de France, Président de F-HOU, L’Univers à Portée de Main

L’exploration du cosmos, un bien universellement partagé

Présentation de R. Ferlet
Résumé :
L’astronomie est un bien commun, ne serait-ce que parce que le ciel appartient à tout le monde ; c’est aussi un bien commun car elle permet à l’homme de se situer dans l’Univers ; un bien commun enfin, car elle figure en bonne place dans ce qu’on appelle les sciences participatives ; j’en donnerai quelques exemples.

 

Nicolas FELTIN, (LNE) : Responsable de mission en nanométrologie et responsable de la plate-forme de nanocaractérisation métrologique CARMEN (Pôle de recherche en métrologie avancée – Direction de la métrologie scientifique et industrielle).

De nouveaux outils pour la métrologie : de la physique des quanta aux nanotechnologies

Présentation de N. Feltin
Résumé :
La métrologie est une discipline essentielle pour la maîtrise des mesurages et pour vérifier la cohérence des résultats expérimentaux effectués entre laboratoires. L’une des missions du Laboratoire National de métrologie et d’Essais est d’assurer la mise en œuvre des unités du Système International d’unités (SI) et l’accès des utilisateurs d’instruments aux références métrologiques dont ils ont besoin, dans le cadre d’une traçabilité rigoureusement établie. L’idée d’un système d’unités universel est né sous la Révolution française au travers de la mise en place du système métrique. Depuis cette époque le système d’unités à évoluer et la métrologie a su tirer partie des découvertes de la physique pour élaborer des étalons toujours plus performants, stables et reproductibles. Depuis une quarantaine d’années, la métrologie est marquée par l’introduction de la physique quantique pour établir de nouvelles références dans le domaine du temps/fréquence et de l’électricité/magnétisme. Ce rapprochement entre physique fondamentale et métrologie a permis de renouer avec le vieux rêve de Stoney et Planck d’imaginer un SI fondé sur un nombre restreint de constantes fondamentales. Un certain nombre d’expériences actuellement menées et mettant en œuvre des nanodispositifs permet d’envisager une telle refonte du SI dans un avenir proche. Dans le même temps, le développement des nanotechnologies nécessite de se doter d’outils capables de mesurer les propriétés de la matière à des échelles nanométriques. Cette instrumentation adaptée exige le développement d’une nouvelle métrologie, la nanométrologie, qui se distingue de la métrologie traditionnelle par son aspect multidisciplinaire et qui nécessite l’émergence de nouveaux concepts.

Nicolas Feltin est diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure de Chimie et Physique de Bordeaux et docteur en physique chimie de la matière condensée. Son travail de thèse portait sur la synthèse par voie chimique et la caractérisation de nanoparticules de semiconducteurs magnétiques (Cd1-yMnyS), ainsi que sur l’étude des propriétés magnétiques des nanoparticules. Il a effectué un post-doctorat au laboratoire Aimé Cotton (Orsay), sur l’élaboration par voie physique de nano-jonctions pour des applications en spintronique. Dès 2000, il rejoint les équipes de métrologie fondamentale du LCIE (Laboratoire Central des Industries Electriques) puis du LNE (Laboratoire National de métrologie et d’Essais) où il travaille sur l’expérience de la balance du Watt (dématérialisation du kilogramme étalon) et sur la mise au point d’un étalon quantique de courant. Il dirige alors le projet du « triangle métrologique » qui a pour objectif d’exprimer les unités électriques par des constantes fondamentales. Il est aujourd’hui responsable de la plate-forme du LNE de nanocaractérisation métrologique CARMEN. Il est le co-fondateur du Club de nanoMétrologie.